Réforme de la Mudawwana au Maroc : Éclairage sur le pluralisme d’une société en mouvement (Partie I)
L’épineuse question de la réforme du code de la famille marocain, la mudawwanat al-usra, a refait surface à l’occasion de la fête du trône de 2022, lorsque le roi Mohammed VI a mis l’accent sur la nécessité d’atteindre le principe de « parité ».
Ecrire un article sur la prostitution au Maroc est un exercice délicat, au même titre que d’autres sujets sociétaux sensibles, tels que l’homosexualité ou l’adultère. Elle reste pourtant un phénomène rémanent qui s’adapte aux mutations sociétales. Pour poursuivre dans la continuité de précédents écrits sur la maternité célibataire ou le droit à l’avortement dans ce blog, il m’est apparu intéressant de dresser un état des lieux du phénomène au royaume chérifien saisi sous l’angle de l’histoire, du droit, de l’économie mais aussi de ces différentes manifestations qui ont évolué au rythme des changements sociétaux.
Ecrire un article sur la prostitution au Maroc est un exercice délicat, au même titre que d’autres sujets sociétaux sensibles, tels que l’homosexualité ou l’adultère. Elle reste pourtant un phénomène rémanent qui s’adapte aux mutations sociétales. Pour poursuivre dans la continuité de précédents écrits sur la maternité célibataire ou le droit à l’avortement dans ce blog, il m’est apparu intéressant de dresser un état des lieux du phénomène au royaume chérifien saisi sous l’angle de l’histoire, du droit, de l’économie mais aussi de ces différentes manifestations qui ont évolué au rythme des changements sociétaux.
En juin et août 2022, les affaires Nira Ashraf[1] (نيرة اشرف) et Salma Bahgat (سلمى بهجت)ont suscité l’émoi en Égypte. Ces deux jeunes étudiantes ont été tuées par leurs camarades d’université pour avoir refusé leurs avances. Les deux meurtres ont engendré une vague de colère et de débats au sein de la société égyptienne en raison du jeune âge des deux victimes et du fait que l’un des meurtres a été commis en plein jour sur la voie publique. De plus, de nombreuses vidéos des scènes de crime ont circulé sur les différents médias et réseaux sociaux. En réaction à l’opinion publique et médiatique que l’un des crimes ont suscité, il a été aussi question de proposer une réforme législative afin de diffuser l’exécution de la peine de mort en direct à la télévision.
Les deux accusés ont été condamnés respectivement à la peine de mort par pendaison le 6 juillet et le. 7 novembre 2022. L’une des peines de mort a été exécutée le 14 juin 2023 dernier, soit moins d’un an après le premier homicide. Cet article souhaite revenir sur le déroulement de ces deux affaires judiciaires qui s’inscrivent dans une perspective plus large celle de la réponse pénale face aux féminicides dans des pays connaissant une normativité islamique.