Stéphane Gignoux

Stéphane Gignoux

Docteur en science politique et Consultant en coopération au développement.

Ecrire un article sur la prostitution au Maroc est un exercice délicat, au même titre que d’autres sujets sociétaux sensibles, tels que l’homosexualité ou l’adultère. Elle reste pourtant un phénomène rémanent qui s’adapte aux mutations sociétales. Pour poursuivre dans la continuité de précédents écrits sur la maternité célibataire ou le droit à l’avortement dans ce blog, il m’est apparu intéressant de dresser un état des lieux du phénomène au royaume chérifien saisi sous l’angle de l’histoire, du droit, de l’économie mais aussi de ces différentes manifestations qui ont évolué au rythme des changements sociétaux.

Ecrire un article sur la prostitution au Maroc est un exercice délicat, au même titre que d’autres sujets sociétaux sensibles, tels que l’homosexualité ou l’adultère. Elle reste pourtant un phénomène rémanent qui s’adapte aux mutations sociétales. Pour poursuivre dans la continuité de précédents écrits sur la maternité célibataire ou le droit à l’avortement dans ce blog, il m’est apparu intéressant de dresser un état des lieux du phénomène au royaume chérifien saisi sous l’angle de l’histoire, du droit, de l’économie mais aussi de ces différentes manifestations qui ont évolué au rythme des changements sociétaux.

« Dans toute la Méditerranée, la notion d’honneur se situe entre les jambes des femmes »
Ömer Zülfü Livaneli, Délivrance – Gallimard, 2006.

En 2013, la Banque mondiale a lancé un nouvel outil financier, le Partenariat mondial pour la responsabilité sociale (GPSA[1]), et l’a doté d’un objectif ambitieux consistant à améliorer la gouvernance des pays en développement à travers la promotion de la collaboration des organisations de la société civile avec les gouvernements de ces pays. Depuis cette date, plusieurs appels à projets internationaux auprès des organisations de la société civile se sont succédé afin de leur attribuer des subventions qui concourent à les soutenir dans leurs démarches d’exigence de redevabilité sociale et de reddition des comptes.  

 

« Je ne pardonnerai jamais à mon pays, je ne pardonnerai jamais au Maroc…à ce jour …j’ai 39 ans…j’ai travaillé comme une esclave… je n’ai trouvé personne… j’étais brisée…seule… jetée avec mon fils...Jamais l’État n’a fait quelque chose pour moi…Moi je voulais juste un lieu pour placer mon enfant… Au lieu d’emballer une seule caisse dans mon usine… J’aurai pu en faire dix… Mais j’avais les pieds et les mains liés…L’État ne m’a pas protégée, ne m’a pas encadrée, n’a pas protégé mon enfant…Aujourd’hui il court dans les rues, il est devenu fou… J’aurais tellement voulu que Dieu me ramène à lui pour arrêter cette souffrance »[1].