En 2022, les affaires Nira Ashraf et Salma Bahgat ont suscité l’émoi en Égypte. Il s’agit de revenir sur les faits, le déroulement judiciaire de ces deux affaires et les jugements expéditifs qui en ont découlé.

« Dans toute la Méditerranée, la notion d’honneur se situe entre les jambes des femmes »

Ömer Zülfü Livaneli, Délivrance – Gallimard, 2006.

La Libye est un État musulman sunnite et connu historiquement pour suivre le rite malikite. Toutefois, il existe en Libye une autre école juridique musulmane appelée l’école ibadite.  Cette école juridique (d’après certaines sources ibadites) se répand en Libye depuis le début du deuxième siècle de l’hégire, soit le 8ème siècle du calendrier grégorien.[1] Aujourd’hui, elle est présente, essentiellement à Djebel Nefousa et à Zuwara dont les habitants sont majoritairement Amazighs.[2] Selon le Congrès national des Amazighs de Libye (CNAL),[3] le nombre de musulmans ibadites en Libye se situe entre 300 000 et 400 000, il s’agit donc d’un groupe religieux numériquement inférieur au reste de la population qui s’élève à 6,9 millions d’habitants.[4] Les ibadites sont des musulmans qui suivent le rite ibadite dont le nom dérive de ‘Abd Allah Ibn Ibad Al-Tamimi (m.708). Il s’agit d’une des écoles juridiques les plus anciennes de l’islam, sa fondation remontant, selon des sources ibadites, à l’Imam Jabir Bin Zayd Al-Azdi (m.711) disciple des compagnons du Prophète de l’islam.[5]
vendredi, 07 octobre 2022 15:54

La liberté religieuse en Libye

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Actuellement, la Libye est au centre de controverses et de débats à propos de la liberté d’expression d’une part, et à propos de la liberté religieuse, d’autre part.

En 2013, la Banque mondiale a lancé un nouvel outil financier, le Partenariat mondial pour la responsabilité sociale (GPSA[1]), et l’a doté d’un objectif ambitieux consistant à améliorer la gouvernance des pays en développement à travers la promotion de la collaboration des organisations de la société civile avec les gouvernements de ces pays. Depuis cette date, plusieurs appels à projets internationaux auprès des organisations de la société civile se sont succédé afin de leur attribuer des subventions qui concourent à les soutenir dans leurs démarches d’exigence de redevabilité sociale et de reddition des comptes.  

 

Deux jeunes influenceuses égyptiennes, Haneen Hossam, étudiante en archéologie à l’Université du Caire et Mawada El-Adham, ont été condamnées le 27 juillet 2020 par la chambre correctionnelle du tribunal économique du Caire à deux ans de prison et à une amende de 300 000 LE pour avoir porté atteinte aux principes et valeurs familiales de la société égyptienne. La seconde a été jugée coupable d'avoir posté des stories sur les plateformes TikTok et Instagram où elle dansait et chantait de façon jugée indécente et la première d'avoir incité des jeunes femmes à commettre des actes illicites en leur offrant dans une vidéo de gagner de l’argent en postant des vidéos sur l’application Likee. Le président de l’Université du Caire avait également annoncé l’ouverture d’une enquête contre Haneen le 20 avril 2020 pour avoir commis des actions contraires aux valeurs et traditions universitaires et a déclaré que les sanctions pourraient aller jusqu’à son renvoi de l’université.

Legislation regarding rights of non-heterosexual individuals, as well as the right to define one’s own gender-identity remained for years a neglected issue in Greece. The progress realised in the last six years by the adoption of relevant laws was met differently by the representative authorities of the Christian and Muslim communities of the country, and has provoked strong reactions from the side of the established Church, the Orthodox Church of Greece.
Au déclenchement de l’affaire Adnane[1], en septembre 2020, une pluralité de voix ont animé le débat public et médiatique et ont été relayées et reprises sur les réseaux sociaux. Dans un article publié sur Libération et intitulé « Pour que le petit Adnane ne meure pas une deuxième fois », l’écrivain A. Taïa insiste sur les problématiques sociales soulevées par l’Affaire Adnane et liées aux « tabous » relatifs aux abus sexuels sur mineurs, en dehors mais aussi au sein des foyers familiaux :

Dans la politique pénale marocaine, les relations entre individus du même sexe relèvent d’un délit correctionnel relatif aux mœurs.  Elles s’inscrivent dans la section VI du Code pénal marocain portant sur les attentats aux mœurs, au même titre que l’outrage public à la pudeur, le viol, l’adultère, ou les relations hors mariage.